« Tu es un rêveur, J. »
Cette phrase m’a marquée. Cette phrase dite sans aucun mépris, sans condescendance, cette phrase qui me représente tellement bien. Le rêveur, celui qui se situe dans la réalité et dans l’irréalité en même temps. La personne qui laisse le monde être au gré de ses pensées, et qui le modifie continuellement d’après des schémas qui sont les siens, sans qu’il en ait le contrôle complet.
Le rêve. Le cauchemar. l’onirisme. Ces mots me tiennent continuellement. Oniriques entrailles était le nom de l’ancien blog. Le fil d’Ariane et du Temps, celui-ci. Parce que le rêve et le temps sont intrinsèquement liés dans mon esprit. Le temps se disloque dans le rêve. Et le rêve disparaît en moins de temps qu’il n’en faut pour s’en souvenir, la majeure partie du temps. Le rêve est une reconstruction d’un domaine hors d’atteinte, au-delà de soi, et profondément soi.
Les mains cagneuses érodées sur des ruines étranges
Témoins des infamies et des splendeurs
Dans le même mouvement accrochés à des pierres
Comme pour faire surgir une armée de la terre.
Les sacs qui se transportent avec amour
Un amour écharpé, creusé jusqu’au plus profond des nerfs
Et l’horreur qui ne tient même plus à un fil.
Mourant et blême, les cheveux gris et les yeux vides
Avant même d’avoir pu se poser sur le monde.
Ces lampées de sang qui suintent
De nos écrans et dans nos éviers
La peur de trop regarder
L’absinthe luisante qui nous sert de peau
Tout est fait d’organe concassés
De plastique et de souffrance séchée.
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